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19 mai 2006

A.Le questionnaire en ligne, 2) Se former, former, échanger

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A) Le questionnaire en ligne

2) Se former, former, échanger

Il est tout à l’honneur des dircoms de reconnaître, pour 69 % d’entre eux, un manque de formation aux TIC. La « débrouille » semble avoir été le fil conducteur face à la carence des plans de formations. A la question de savoir « quelles sont les formations TIC suivies », les réponses montrent la difficulté des collectivités à mutualiser une réflexion prospective - « aucune », « sur le tas », « néant sauf des conférences type forum mondial de l’e-démocratie à Issy-les-Moulineaux » - représentent une part significative des réponses. Par contre, des dircoms ont pu compléter leur formation initiale par des formations allant de la mise en forme de contenus - « rédaction d'une web letter » - à des approches plus stratégiques : « curiosité et usage », « enjeux internet (ENACT Nancy) », « créer un site en collectivité. I.E.P Grenoble » et aussi « master TIC communication multimédia / Celsa ».


Se former
Une autre partie des réponses concerne les formations souhaitées et renvoie à une quête de compréhension des problèmes techniques. On relève probablement une hésitation entre, d’une part une demande d’apprentissage de savoir-faire techniques, et d’autre part un souhait d’acculturation sur l’appropriation des enjeux de la communication numérique. Le discours est très variant d’un dircom à l’autre. Il y a celui qui ne souhaite « aucune formation » pour lui-même, mais la considère « indispensable » pour son équipe ! Une part importante d’entre eux souhaite se former à la technique d’une façon utilitaire, en particulier dans les petites collectivités ou la débrouille est encore la règle. Ainsi le dircom d’une ville de 10 000 habitants demande une « formation aux langages de programmation », un directeur de cabinet d’une ville de la même dimension, ayant fait Sciences-po, demande une « formation aux logiciels libres » sans préciser s’il s’agit d’en comprendre les enjeux, les usages ou d’apprendre à les développer.
A noter le désir exprimé deux fois seulement de « mises à jour des connaissances juridiques ».

 

La demande de rencontres, de colloques, d’échanges sur les pratiques apparaît présente dès ce moment du questionnaire et qu’elles ne soient « surtout pas techniques mais plutôt des échanges d'expériences et des présentations d'innovations dans les usages », et qu’elles portent « sur les évolutions et la veille technologique », «sur tout ce qui permettrait de dynamiser la communication de la ville », « des réflexions sur les aspects stratégiques des TIC dans des politiques de com », sous forme de « séminaires et colloques », et avec un objectif précis « de retours d'expériences avant tout, sur les fondamentaux et sur les cibles potentiellement concernées par ces outils. ». « Il s'agit plus de suivi d'informations sur les nouveaux usages et les nouvelles technologies qu'il conviendrait de partager plus largement »,
La notion de veille est aussi soulignée - « veille juridique, veille technologique, progrès de TIC. » - et pose la question des relations professionnelles entre dircoms évoquée plus loin.

• Et toujours s’exprime fortement la même crainte de devenir technicien : « ... je ne veux pas devenir technicienne ! Je veux juste que la communication "traditionnelle" puisse évoluer vers les nouvelles habitudes (e-administration par exemple) ». Et de rappeler « le rôle premier de la communication face aux risques technicistes ».

Former leurs équipes
Il est intéressant de relever que le besoin de formation aux TIC est évalué par les dircoms à peu près au même niveau pour eux-mêmes (69 %) que pour leurs équipes (72 %).
Ces dernières ont bénéficié de nombreuses formations techniques dont l’inventaire à la Prévert sera résumé dans la formule employée pour les qualifier de « diverses et variées ». Les débuts du web restent sous-jacents dans les technologies évoquées - « utilisation des logiciels PAO, flash, Dreamweaver, école d'infographie » -, mais la mutation en cours transparaît très vite : « formation à l'administration du site par le prestataire ».
Les dircoms veulent recruter des « webmestres », et pour leurs équipes, les besoins de formation sont d’abord tournés vers le rédactionnel (pour un quart des réponses) et vers les aspects très techniques. Mais un vrai besoin d’anticipation est souligné car près de la moitié souhaitent voir leurs équipes se former sur des aspects de stratégie numérique, de veille, d’animation de projets. Cherchent-ils à déléguer une part normalement inhérente à leur métier, ou bien considèrent-ils que la professionnalisation demande aujourd’hui que les dircoms soient assistés de vrais professionnels de la communication numérique capable d’être aussi des « penseurs » de communication dans un domaine induisant de profondes transformations ? Sans doute peut-on répondre positivement sur ce deuxième point.

• Mais le risque existe aussi qu’à trop déléguer, le dircom ne s’imprègne pas de la visée stratégique nécessaire à son métier en demandant seulement des formations aux TIC « pour mon adjoint, afin qu'il affine sa perception, les fondamentaux des différents utilisateurs, leurs attentes, et toutes les nouveautés en matière de communication en ligne ».
Une recherche d’autonomie, voire d’indépendance vis-à-vis des tiers (prestataires et/ou DSI), s’exprime aussi dans l’aspiration des dircoms à « pouvoir maîtriser toute la partie technologique du site internet pour les changements quotidiens plutôt que de passer systématiquement par des techniciens de la direction informatique », ou bien dans la volonté de maîtriser ces prestataires en « se formant à la conception de cahier des charges pour le recrutement de prestataires ».

Former ou informer les citoyens ?

Le dernier aspect relatif à la formation se rapportait à l’estimation des besoins et attentes perçus des citoyens. Les espaces publics numériques et leurs différentes déclinaisons apparaissent comme un bon moyen pour les collectivités d’agir contre la fracture numérique et pour développer les usages d’internet en évoquant « non pas une formation mais une mise à disposition d'équipements publics d'accès à internet... », et comme le rappelle un dircom « la ville a multiplié, encore en septembre 2005, les espaces d'apprentissage ouverts en ville. Le maire est très soucieux de promouvoir ces outils et de lutter contre la fameuse fracture numérique. ». Mais cela semble se limiter à une conception d’initiation : « utilisation basique », « découverte et familiarisation avec internet ». Mais quand 85 % des jeunes utilisent régulièrement internet, peut-on conserver cette visée ? Ne faut-il pas plutôt développer des usages sociaux et d’acculturation, voire s’interroger sur certains publics ciblés ? On peut aussi s’étonner d’entendre un dircom déclarer qu’il faut « leur faire comprendre les usages dans la logique e-administration ». Ne serait-ce pas plutôt à l’administration de s’adapter aux usages des citoyens ?...
Les « cours en ligne » cités par un dircom d’outre mer relèvent d’une autre logique bien compréhensible. Mais la vision du dircom formant les masses à « savoir utiliser ce qui est tout à la fois une fantastique base documentaire et un gourbi sur lequel on trouve tout et n'importe quoi » répond-t-elle encore à l’approche que les jeunes en particulier attendent des collectivités locales ?
Aucune réponse n’a évoqué vraiment une politique numérique de la collectivité. Non pas qu’elles n’existent pas, mais -les entretiens le confirmeront- elles ne dépendent pas en général des directions de la communication.

Echanges et associations professionnelles
• Le rapport des dircoms à internet trouve aussi une expression dans l’appartenance à une association professionnelle. Si 42 % sont membres d’une association de communication, seuls 10 % le sont d’une association internet (et encore parmi les répondants, certains sont plutôt chargé de com que dircom). Dans le premier cas, les associations les plus citées sont Communication publique (13 fois), et Cap com (12 fois). A noter des réseaux ou associations régionaux cités 9 fois.

• Les dircoms ressentent-ils le besoin d’échanger sur leurs pratiques internet ? Oui et non.
Dans l’ordre, les échanges du dircom sur le site internet, se font avec : leur équipe, le cabinet, la DSI, la direction générale, un élu. Par contre, les échanges avec d’autres dircoms arrivent en dernière position, avec les forums en ligne et les sites. Les revues restent une source de connaissance pour 33 % d’entre eux. Ces réponses éclairent sans doute la vie quotidienne des dircoms, centrée sur l’actualité et la gestion de l’information émise par l’institution, plutôt que sur une réflexion prospective sur la communication numérique.
Pourtant le besoin d’échanges d’expériences vient en tête des attentes. 75 % des répondants les souhaitent avec force avec la « découverte d'expériences et de pratiques nouvelles », ou bien « l’échange sur ce qui se fait ailleurs pour trouver des solutions » en avançant le manque de temps comme un élément déterminant pour justifier de faire dans le concret : « échanges d'expériences - Echanges de données : cahier des charges, coûts, nouveaux outils, actions innovantes, originales, efficientes - Organisation, gain de temps - Veille technologique (éviter l'effet "réunionite" !) Pas le temps. ». Par manque de temps, cela s’exprime même en style télégraphique !

Les dircoms attendent aussi d’une association un rôle plus prospectif, fait de « retours d'expériences et surtout de réflexion commune sur les aspects stratégiques », ainsi qu’ « une réflexion plus large sur l'impact des NTIC sur notre métier. La mise en place d'outils ou ateliers permettant de se perfectionner. Rencontrer des acteurs privés de la vie du Web pouvant nous faire confronter nos opinions [....] », « la synthèse des pratiques et des évolutions », « des échanges sur les pratiques et les savoirs -veille stratégique -anticipation des besoins –méthodologie ».
La proximité apparaît comme un élément de structuration nécessaire quand un dircom évoque la mise en place « d'un club informel des webmasters des structures publiques de la ville (13 membres,). Depuis janvier 2005 a lieu une réunion tous les 2 mois environ ».

Les 6 fiches des métiers communication du CNFPT
Les dircoms ont été interrogés à ce propos pour évaluer la perception qu’ils ont de ces outils de gestion du personnel.
Les équipes en place, constituées parfois dans l’urgence, se sont peu à peu structurées. Le CNFPT, dans son répertoire général de 250 métiers de la fonction publique territoriale, a identifié ceux de la communication : directeur de la communication, chargé de communication, chargé de publication, photographe vidéaste, chef de projet multimédia, créateur de support graphique et audiovisuel.

Ce répertoire est connu par 60 % des dircoms interrogés. La contribution de Michel Clouin du CNFPT reviendra (page 40) sur cette partie des réponses. Si ce chiffre est intéressant car ce répertoire est récent, il est néanmoins nécessaire de développer un travail avec les directeurs de communication pour les aider à définir les métiers au sein de leurs équipes, leurs évolutions, et à aborder les anticipations indispensables.

Pour les dircoms, la satisfaction vis-à-vis de ces fiches est importante…quand ils se prononcent.

• Les répondants pouvaient exprimer des souhaits de fiches métiers. Deux demandes complémentaires renvoient à la notion des relations publiques : celle d’une « fiche de chargé de relations publiques et événements » et elle de « chargé et responsable de la promotion ». Une autre pose la question de la création artistique et efface le métier derrière le projet « Nous n'avons pas de responsable artistique ou de la création quid de la notion de chef de projet : éditorial, production, relations presse, relations publiques, communication interne... Je pense que cela est trop généraliste et polyvalent, ce qui ne correspond plus vraiment à la logique de management par projet ».

Et l’absence d’une fiche « de journaliste territorial » est évoquée une fois (seulement ?).

On peut aussi consulter avec intérêt les fiches de l’APEC.

03:15 Publié dans Etude | Lien permanent | Commentaires (0)